Article paru dans le numéro 73 |
« Trop
poli pour être honnête ! »
dit l’adage. Il est au moins un cas où
il ne se vérifie pas, celui de la coutellerie. Un couteau de
table « poli
miroir » est un gage de qualité et
d’honnêteté dans la fabrication.
Obtenir un tel niveau de finition demande du soin et du temps. Dans le
bassin
coutelier thiernois, cet ultime rang de fabrication était
autrefois largement confié
aux nombreux travailleurs à domicile répartis sur
des kilomètres à la ronde.
L’atelier de
Jean-Luc Ytournel. Le poêle à bois constitue le
lien avec le passé, dans un
atelier largement modernisé. Les vastes baies
vitrées (appelées
« vannes ») qui apportent
l’éclairage naturel sont le signe
architectural infaillible de la présence d’un
atelier d’ouvrier à domicile. Le patrimoine
bâti des alentours de Thiers comporte de très
nombreux témoins de cette
activité en déclin. |
Une
activité
familiale traditionnelle.
Jean-Luc
Ytournel appartient à une lignée de
couteliers, travailleurs à domicile :
grand-père forgeron de lames dans le
petit village de « la
Bergère », père
émouleur et polisseur, lui-même
s’installe en prenant la succession d’un
travailleur à domicile, après avoir
obtenu un C.A.P. de coutellerie au lycée thiernois du
Val-de-Dore et après un
passage d’un an dans une
entreprise de coutellerie où il est chargé de la
finition des grands couteaux de cuisine
« Sabatier-Idéal ».
Une polissoire en
buffle prête à prendre du service et la
réserve de
bandes de buffle jaune
destinées à la fabrication d’autres
polissoires.
Un
statut
professionnel en voie d’extinction
Le
statut de travailleur à domicile (voir Documents)
mérite qu’on s’arrête
quelques instants sur cette organisation particulière du
travail. L’ouvrier à
domicile travaille, dans son atelier, pour le compte d’un ou
plusieurs donneurs
d’ouvrage qui le salarient comme un ouvrier en usine. Il est,
dans la très
grande majorité des cas, propriétaire de son
outil de travail et des locaux
dans lesquels il exerce son activité. Le donneur
d’ouvrage lui fournit la
matière sur laquelle il doit travailler. Le travailleur
à domicile est donc
rétribué en fonction de la quantité de
travail fourni. Le coût du travail est
négocié contractuellement entre les organismes
représentatifs des employeurs et
des travailleurs à domicile et publié dans un
document très détaillé dans
lequel les moindres opérations sont décrites et
tarifées (voir
Documents).
L’employeur
s’engage, en principe, à assurer une
charge de travail au travailleur à domicile qu’il
salarie, mais les ouvriers à
domicile, selon la maxime qui veut que l’on ne mette pas tous
ses œufs dans le
même panier, travaillent la plupart du temps pour plusieurs
employeurs afin de
régulariser la charge de travail et
d’éviter les trop grandes fluctuations de
commandes. Jean-Luc Ytournel recevait ainsi du travail de 4 donneurs
d’ouvrage.
Cette
organisation qui multiplie les négociations
entre donneurs d’ouvrage et exécutants comporte
certes quelques avantages
(liberté pour le travailleur à domicile,
souplesse dans l’exécution des
commandes et allègement de l’investissement
matériel pour le donneur d’ouvrage)
mais elle est à l’origine de très
nombreux conflits employeurs-travailleurs à
domicile, en particulier au moment de la renégociation des
tarifs. Elle génère
par ailleurs une perte de temps et d’argent dans le transport
des pièces en
cours de fabrication d’un lieu à un autre. La
rationalisation du travail et
l’automatisation grandissante ont favorisé la
relocalisation de cette activité
dans des unités de fabrication
intégrées. Cette forme de travail, autrefois
très féminisée, est, dans la
coutellerie, en voie de disparition. Alors qu’au
milieu du 20ème siècle on comptait encore plus de
500 polisseurs à domicile, on
n’en compte plus guère qu’une dizaine de
nos jours.
Des
techniques éprouvées et
améliorées.
Jean-Luc Ytournel s’inscrit dans une tradition du polissage à domicile qu’il a su adapter aux évolutions récentes. Le polissage a pour but de faire disparaître les traits laissés par les meules à émoudre. Le matériel employé est classique : bandes abrasives, polissoires en buffle, frottes en coton. Des pratiques du passé, il conserve celles qui lui paraissent encore apporter une qualité irremplaçable. Les polissoires constituées de roues en bois sur lesquelles sont collées perpendiculairement des lamelles de buffle jaune sont encore pour lui les meilleures solutions : souplesse de l’outil, faible échauffement, meilleure coupe, meilleure finition. La « mise en train » de telles polissoires est importante. Après enduction de la périphérie de la polissoire avec une poudre de corindon collée à la colle de poisson, la polissoire est, une fois sèche, régularisée avec une pierre abrasive à gros grain. Jean-Luc la chauffe ensuite en polissant une lame. Ce léger échauffement va permettre de déposer un film de pâte à polir sur la polissoire en rotation avec un pain de stéarine chargé en poudre abrasive. L’entretien de la polissoire est un acte essentiel à l’obtention d’un bon résultat. Il n’oublie pas, non plus, d’équilibrer la polissoire en clouant sur le disque en bois des petits morceaux de plomb, exactement comme on le fait pour équilibrer une roue de voiture.
La double
polissoire à
« reillasser ». (Alternance
de lamelles en papier
abrasif fin et en tissu abrasif de type Scotch-BriteTM) |
Pour
autant, il ne dédaigne pas les évolutions
technologiques récentes. C’est en particulier le
cas des bandes abrasives qui
ont enregistré des évolutions qualitatives
importantes. Le corindon qui garnit
la surface abrasive des bandes classiques est remplacé par
des grains de
céramique, plus résistants et plus coupants. La
forme même des grains abrasifs
a évolué : on leur donne la forme de
microstructures pyramidales,
hexagonales ou rectangulaires. Lorsque la pyramide s’use,
elle prend la forme
d’un tronc de pyramide, certes moins haut, mais
présentant toujours des arêtes
vives et coupantes. Et plus une bande abrasive coupe, plus elle est
efficace et
moins elle chauffe, ne risquant pas de détremper le
métal, sur les pointes de
lame en particulier.
Machine à
polir
les manches des grands couteaux de cuisine. Un des capots de protection
a été
retiré pour montrer le dispositif. Le deuxième
capot
abrite une roue symétrique
de celle que l’on voit. Le rapprochement des bandes est
commandé par une
pédale, la seconde permet de faire monter et descendre le
manche
pour le polir
sur toute la surface. Les bandes sont refroidies par un
léger
filet d’eau. On
remarque sur le disque en bois la petite masse de plomb
destinée
à
l’équilibrer. |
Des
types de
travaux variés
Du
fait de l’existence de plusieurs donneurs
d’ouvrage, Jean-Luc Ytournel a été
amené à réaliser des travaux sur des
pièces
très différentes : petits couteaux
pliants, châsses métalliques de
rasoirs, mais surtout grands[1]
couteaux professionnels de type
« Sabatier-Idéal ».
Ces couteaux à
plate-semelle dont le manche est rivé ont une
particularité que l’on pourrait
qualifier
« d ‘anatomique » :
ils ont, en terme de métier,
des « oreilles ». Ces 2 petites
ailes situées au niveau de la mitre,
obtenues par refoulage à la forge, forment une
espèce de garde qui renforce le
couteau mais compliquent la tâche de polissage, car elles
constituent une aspérité
et leur forme vive ne doit pas être abattue par le polissage.
Sur un couteau de
cette nature, le polisseur doit travailler la lame, les oreilles, les
mitres,
le dos[2]
du couteau, le « cul ».
La
finition de la lame est obtenue par un
« reillassage ». Cette finition
satinée des couteaux professionnels
se distingue du poli glace[3]
qui est plutôt réservé aux couteaux de
table. La technique a, là aussi,
évolué.
L’aspect satiné est obtenu en passant la lame
entre 2 roues de polissage
composées d’une alternance de lamelles en papier
abrasif fin et en tissu
abrasif de type Scotch-BriteTM.
Cette
spécialisation des activités sur des types
de couteaux particuliers était autrefois poussée
à l’extrême du fait du grand
nombre d’ouvriers. Ainsi, en 1936, dans
l’entreprise Morin-Béal qui compte 6
employés une femme est déclarée
« polisseuse de bascule ». Il
faut
sans doute comprendre par là qu’elle
était spécialisée dans le polissage de
couteaux à bascule, couteaux de table présentant
une sorte de garde au niveau
de la mitre éloignant la lame du couteau de la nappe. Cette
garde et le congé[4]
existant entre la garde et la lame nécessitaient un profil
de polissoire adapté
et compliquaient singulièrement la tâche du
polisseur.
Des
adaptations pour un gain de productivité
Dans
tous les rangs, les couteliers ont, de tous
temps, essayé d’améliorer les
procédés de fabrication afin de se faciliter la
tâche et de réaliser des gains de
productivité. Jean-Luc Ytournel a lui-même
participé à cette évolution des
procédés. La finition des grands couteaux de
cuisine « Idéal » se
faisait en 2 temps : polissage de la partie
métallique du couteau, puis montage du manche et retour chez
le polisseur pour
la finition du manche. La rationalisation des opérations a
fait passer à une
seule phase de polissage, manche monté. Pour
accélérer l’arasement des rivets
de montage et le polissage des côtes du manche, Jean-Luc
Ytournel a conçu et
fait fabriquer par un mécanicien du bassin thiernois une
machine permettant de
réaliser cette opération en un seul passage. En
travaillant plus de 10 heures
par jour, Jean-Luc polissait entièrement environ 200 grands
couteaux de
cuisine.
Une
mutation
inévitable
Après 17 années de travail à domicile, Jean-Luc Ytournel a dû se résoudre à rejoindre les ateliers d’une entreprise thiernoise de coutellerie pour y exercer son activité de polisseur : l’automatisation, le rapatriement des activités jusque là sous traitées ont eu raison de son désir d’indépendance. Le travailleur à domicile est certes un peu plus maître de son temps mais il est aussi confronté à une solitude pesante. Il a malgré tout conservé une petite activité de polissage à domicile, mais, surtout, il laisse libre cours à sa créativité en fabriquant des couteaux et rasoirs miniatures montés en pendentifs, en complément de son travail salarié.
Les pendentifs miniatures (3 à 4 cm) en damas créés par Jean-Luc. Ils sont présentés sur un grand couteau de cuisine « Idéal » sur lequel on peut repérer les « oreilles » entre la mitre et la lame. Le damas des pendentifs est tiré de chutes de découpage de lames de couteaux. |
L’usine
de
polissage
Cependant,
l’existence de couteliers fabriquant
totalement ou partiellement en ayant recours à la
sous-traitance nécessite
encore du polissage en externe. Des entreprises
spécialisées se consacrent à
cette activité, en associant souvent émouture et
polissage qui sont deux
activités très semblables[5].
Il
existe également des entreprises totalement
dédiées au polissage.
C’est
le cas des établissements Chambriard et Fils
de Celles-sur-Durolle où nous sommes reçus par
leur jeune PDG, Ronan Verdier,
lequel préside, avec son frère Aubry, aux
destinées du groupe André Verdier S.A.
L’usine
travaille pour les autres entités du
groupe et réalise également du polissage en
sous-traitance pour des fabricants
de coutellerie.
Usine
et
mécanisation : un parc de machines très
diversifié
Du
touret à la machine de polissage à commande
numérique, le matériel doit permettre de
répondre, avec une grande réactivité,
aux situations les plus diverses, le sous- traitant devant se plier aux
exigences des donneurs d’ordre convertis au
« flux tendu » et au
« zéro stock ».
L’entreprise traitant aussi bien les couteaux de
cuisine, les couverts que les couteaux fermants, du premier prix au
haut de
gamme, la réponse technologique doit être
particulièrement adaptée et flexible.
Un programme d’investissement en moyens matériels
et humains très important a
été mis en place au sein du groupe
André Verdier S.A.
Le
terme d’usine est souvent associé
à celui
de machinisme par rapport à celui
d’artisan qui est évocateur
de travail manuel. Cette relation sémantique doit
être nuancée. Le choix
de procédures manuelles ou mécanisées
est fonction de plusieurs facteurs :
la difficulté technique, la quantité de
pièces à traiter, le coût de
l’opération, les délais de
réalisation …
C’est ainsi que dans l’usine de polissage cohabitent les traditionnels tourets, les bandes abrasives, les machines automatiques de polissage de type électro-mécanique, jusqu’aux plus modernes et plus coûteuses machines de polissage à commande numérique.
Carrousel de
polissage. Alimentation manuelle. Les couteaux, pincés entre
les
mâchoires
situées au bout des bras rotatifs sont
présentés
devant les rouleaux. Ce sont
les rouleaux qui se déplacent. Passage dans 3 dispositifs
successifs, de plus
en plus fins. (Chambriard & fils – voir
Vidéo) |
Le
choix du
bon outil
Obtenir
un poli-miroir sur un congé de mitre est
une opération qu’il est
préférable de réaliser à la
main sur une polissoire en
feutre émerisé, au profil adapté. Le
résultat obtenu sera de meilleure qualité
et plus en rapport avec le niveau des lames de couteaux de table « haut
de gamme ». Ce qui ne
signifie d’ailleurs pas qu’un couteau de table
d’entrée de gamme soit de
mauvaise qualité ou présente une mauvaise
finition.
Par
contre, les procédures mises en œuvre, au
niveau du polissage par exemple, peuvent expliquer son moindre
coût. Le
traitement d’un couteau ou d’un couvert aux formes
contournées est plus
difficilement automatisable qu’un objet plat aux formes
régulières. C’est ce
qui explique que certaines machines doivent être
alimentées par un opérateur
manuel (Cf.
vidéo)
alors que d’autres sont servies par un système
automatique de chargement et de
retrait des pièces qui s’empilent facilement
l’une derrière l’autre et
qu’il
suffit de pousser ou qui descendent par gravité.
Toute
la palette des procédés de polissage
mécanique[6]
est présente dans l’entreprise. La cuve
à vibration, par exemple, est une
adaptation industrielle d’un procédé
qu’on peut mettre en œuvre soi-même en
plongeant vigoureusement et en retirant à plusieurs reprises
un objet
métallique dans un tas de sable. La différence,
est que, dans ce cas, ce n’est
pas l’objet qu’on agite mais l’abrasif
qui l’entoure, en faisant vibrer la cuve
qui les contient. Le sable est par ailleurs remplacé par des
petits grains de
céramique dont le pouvoir d’abrasion est
élevé. On peut ainsi traiter plusieurs
centaines de couteaux à la fois. Le
procédé est comparable à celui mis en
œuvre
dans le polissage au tonneau des pierres en joaillerie, des manches de
couteaux, des poignées de cannes et de parapluies ou des
montures de lunettes …
Les
innovations passent par une mécanisation et
une automatisation plus poussées mais aussi par des
procédures condensées.
L’entreprise utilise par exemple, pour certaines
pièces des meules creuses[7]
dont la couronne intérieure en corindon assure
l’émouture et la couronne
extérieure en caoutchouc chargé en abrasif donne
un premier polissage. En une
seule passe, on peut donc réaliser une émouture
et un polissage.
Une
finition
soignée
En terme de finition, les grandes surfaces planes ne sont pas les plus difficiles à réaliser. Il en va tout autrement du traitement des profils. Une cuillère, par exemple, est obtenue par emboutissage d’une découpe plate. La découpe va laisser une micro bavure qu’il est indispensable de supprimer sur la tranche de la cuillère que l’on sent aux commissures des lèvres quand on la porte à la bouche. Faute de quoi, l’utilisateur ressent une impression fort désagréable de surface coupante. Cette finition peut associer un traitement mécanisé et manuel, selon la gamme de produits.
Machine
à polir en
long. Rouleaux de disques abrasifs de type Scotch-BriteTM.
Les
couteaux, sont présentés, par douzaine,
entre
les rouleaux, grâce au chariot qui roule sur
le bâti placé devant
la machine. (Chambriard & fils) |
Le polissage fin des couteaux nécessite de croiser les traits de polissage afin d’obtenir une surface brillante, contrairement au reillassage qui donne un aspect satiné lié au polissage en travers et à la persistance de micro rayures. Le polissage manuel permet facilement de croiser les « posées » du couteau sur la polissoire. Ce résultat peut être obtenu mécaniquement en combinant un polissage en travers et en long, mais au prix de plusieurs reprises, et pour les produits haut de gamme, en particulier, on préfère le polissage manuel pour lequel l’expérience du polisseur est prépondérante.
Machine à
polir
les couverts. Les rangées de disques en forme permettent de
polir la face
concave et la face convexe de douze cuillères en une seule
opération. (Chambriard
& fils) |
Pince pneumatique du carroussel de polissage. Elle maintient 12 cuillères qui vont passer entre les rouleux de polissage. Le carroussel tourne pour présenter les cuillères devant 3 machines à polir dans lesquelles les cuillères passent successivement. Ce sont les machines à polir qui effectuent le mouvement de polissage, les cuillères (ou couteaux) restant immobiles. Alimentation manuelle de la pince. (Ets Chambriard & Fils) |
Le polissage laisse des traces de pâte à polir qu’il est nécessaire de faire disparaître. Autrefois, des « essuyeuses » s’escrimaient à donner, au chiffon, la touche finale, en particulier sur les produits au poli miroir. Dorénavant, le lavage et le séchage peuvent être exécutés automatiquement dans une chaîne continue qui fait suite au polissage mécanique.
Machine à
polir et
sécher par vibration. La cuve supérieure, bleue,
polit
par abrasion grâce à des
petits grains (de céramique, de plastique …) de
forme
variable, selon le métal
à polir et le résultat souhaité. Le
polissage
s’effectue en présence d’un fluide.
Les lames sont séchées, toujours par vibration,
dans la
cuve inférieure, en
présence de granulés absorbants de nature
variée
(rafles de maïs par
exemple) (A. Verdier –voir Vidéo) |
Le
bassin
coutelier : une structure à préserver
L’entreprise
Chambriard & fils est un des
éléments constitutifs de la richesse du bassin
coutelier thiernois. Une
activité coutelière peut-elle exister en dehors
d’un bassin coutelier ? La
réponse est clairement oui. Mais on est alors dans un autre
type d’organisation
du travail, avec des enjeux économiques et sociaux
différents. De grosses
structures totalement intégrées, ou des
activités « de niche »
faisant massivement appel à la sous-traitance
extérieure tirent parfaitement
leur épingle du jeu en dehors d’un bassin
coutelier.
A contrario, l’existence d’un bassin regroupant des fabricants, des sous-traitants, des donneurs d’ordres, des fabricants de machines, de consommables, des entreprises de maintenance industrielle, des organismes de formation, crée les conditions d’une production diversifiée, de qualité. Le bassin, centre de ressources humaines et technologiques, maintient, contre vents et marées, une activité séculaire et permet de répondre à certains défis d’avenir que les différentes unités de production de A. Verdier S.A ont su prendre en compte.
Panneau
publicitaire pour un fabricant de consommables destinés
à
la coutellerie. |
Il
en va ainsi de l’engagement éco citoyen pris
par l’entreprise : circuits courts
d’approvisionnement et d’échanges,
réduction et valorisation des déchets,
rationalisation des processus permettant
une économie d’énergie et de
matière première, amélioration des
performances
humaines par la formation et la mise en valeur des
compétences, autant de
petites adaptations qui pourraient passer pour mineures mais qui en
cette période
d’écotaxe, de taxe carbone, de concurrence avec
des pays à bas coût, prennent
une autre résonance. Il n’y a pas de petites
économies et la chasse aux coûts
cachés est un principe de réalité qui
s’impose.
André
Verdier s’honore de proposer des
fabrications 100% françaises. L’existence
d’un bassin coutelier est sans nul doute
un atout dans cette politique de production locale et
l’entreprise de polissage
Chambriard & fils nous apporte la preuve qu’un
couteau n’est jamais « trop
poli pour être au net » !
[1]
Lames de 35 à 40 cm de long.
[2]
Les termes anthropomorphiques sont nombreux pour désigner
les parties du
couteau. On peut ajouter à ceux déjà
cités, la tête, les côtes.
[3]
Obtenu par lustrage avec une frotte en coton.
[4]
En
mécanique, liaison concave définie par un rayon,
entre 2 surfaces.
[5]
Voir à ce propos l’article paru dans le
numéro 71 d’Excalibur.
[6]
Il
existe aussi des procédés de polissage ne
travaillant pas par abrasion :
polissage chimique, électrolytique.